« Dostoïevski » de Stefan Zweig

biographie

Je le répète assez souvent mais Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski est l’un des plus grands écrivains de l’histoire de l’humanité, un penseur qui a révélé avec subtilité et précision le complexe des problèmes moraux, des contradictions et des problèmes de l’existence humaine, mettant en lumière les profondeurs cachées du monde psychique.

« Jamais depuis Shakespeare, on ne nous a autant parlé du mystère du sentiment ni des lois occultes de ses complications. Tel Ulysse à son retour du séjour des morts, il nous parle, lui [Dostoïevski], de l’enfer de l’âme. »

Tout au long de son parcours créatif, Dostoïevski n’a cessé de penser au problème de l’humanité – surmonter l’orgueil, qui pour lui était source de tensions entre les hommes. Il croyait qu’il était inhérent à chaque personne d’exprimer sa créativité en ce monde. L’écrivain a consacré toute sa vie à révéler le thème principal de ses recherches – celui de l’Homme. Tel a été son plus grand talent.

« Dostoïevski, cet analyste, cet anatomiste de l’âme, qui en a montré les détails les plus infimes, nous donne simultanément un sentiment du monde plus universel et plus intime que tous les autres auteurs contemporains. Personne n’a eu de l’homme une connaissance plus approfondie que lui; personne n’a eu un respect plus profond de l’insaisissable qui le crée, du divin, de Dieu. »

Dostoïevski a vécu de nombreuses situations décrites dans ses livres, ce qui rend son style d’écriture souvent effroyablement réaliste. Il a décrit les crises psychologiques et spirituelles de ses héros pour la plupart à partir de sa propre expérience de vie.

« Il n’aime ces personnages que dans la mesure où ils souffrent, où ils ont la dualité, la surtension de sa propre vie, où ils sont un chaos qui veut se transformer en destin. »

Dostoïevski a souvent rappelé qu’il a appris à lire avec la littérature chrétienne notamment « le livre de Job de l’ancien testament » ce qui lui a laissé une forte impression et a largement déterminé sa vie future. Souvenez-vous dans « les frères Karamazov » le staretz Zossima dit « que dans son enfance, il a appris à lire précisément à partir de ce livre. »

Et Stefan Zweig écrit

« Dostoïevski lutte éternellement avec l’ange, Éternellement il se révolte contre Dieu, comme Job, il s’humilie éternellement. Comme job il est abattu au moment où il croyait atteindre la parfaite sécurité. »

Le destin d’une brillante personnalité suscite toujours un grand intérêt tant pour les contemporains que pour la postérité. Comment était cette personne dans la vraie vie ? Comment l’extraordinaire talent naturel se reflétait-il dans l’apparence d’un homme de génie ? En quoi ces personnages sont-ils différents des gens ordinaires ? Comment ses œuvres sont elles liées au caractère de cet homme ? Ces questions ont occupé et continueront d’occuper une variété de personnes : des simples lecteurs aux spécialistes, en passant par les artistes.

Zweig considérait Dostoïevski comme l’un des plus grands romanciers du XIXe siècle. Tout comme ce dernier, Zweig était un grand écrivain de l’âme humaine. Son style délicat et d’une grande sensibilité n’a pas d’égal dans littérature du XXe siècle.


« Dostoïevski » de Stefan Zweig aux éditions Ginkgo

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« Les pauvres gens » de Fiodor Dostoïevski

classique, Littérature étrangère

« Les Pauvres gens » est le tout premier roman de Fiodor Dostoïevski, une œuvre qui occupe une place particulière dans son parcours littéraire puisque cette œuvre a non seulement ouvert le monde à un nouvel écrivain russe, mais a prédéterminé le futur du plus grand penseur, capable de pénétrer dans les recoins cachés de l’âme humaine. Ce n’est pas un hasard si après avoir lu le manuscrit du roman, son ami Nekrasov, s’est exclamé: « Le nouveau Gogol est apparu! » même si contrairement à Gogol, Dostoïevski s’intéresse non seulement à « la misère » d’un pauvre, mais aussi à la conscience d’un « opprimé » déformé par les conditions sociales.

L’influence de Gogol était palpable dans le style d’écriture lui-même, notamment dans les discours des personnages, ce qui a provoqué l’embarras et même l’irritation chez certains critiques. Mais les plus perspicaces d’entre eux s’aperçoivent aussitôt que Dostoïevski va plus loin que Gogol et entre même en confrontation avec lui. Compte tenu du « fond soigneusement dessiné de la vie quotidienne de la capitale », l’écrivain s’intéresse moins à la vie quotidienne qu’au monde intérieur des héros. Ce n’est pas un hasard si son style a été qualifié de « psychologique » Cependant, cette définition ne suffit pas pour comprendre la découverte artistique faite par Dostoïevski dans sa première œuvre et qui devint plus tard un trait distinctif de toute son œuvre. Cette découverte a été mis en évidence par l’analyse artistique de l’écrivain – la conscience de l’homme, son autodétermination dans le monde et dans la société. Chez « le pauvre » Dostoïevski découvre « l’ambition », c’est-à-dire l’orgueil offensé, la dignité blessée et la soif d’autojustification. Dostoïevski a donné au malheureux le droit d’avoir sa propre réflexion sur lui-même. Il analyse la misère comme un état d’esprit. Il aborde ses personnages non pas de l’extérieur mais de l’intérieur. Il ne s’intéresse pas à la superficialité du héros sous l’image de la pauvreté, mais à sa conscience.

Pour ce qui est du roman en tant que tel, il est écrit sous forme épistolaire – sous forme de correspondance qui met en scène un fonctionnaire âgé, Makar Alexéïvitch Dévouchkine et une jeune orpheline Varvara Alexéïevna Dobrossiolova. Tous deux sont des personnages étonnamment touchants, brillants et simples, des caractères si chers à l’auteur qui dès lors ne cessera de développer l’éternel thème russe – « un homme incapable de changer les circonstances de son existence », et bien que l’auteur éprouve une réelle affection envers ses personnages, dont la beauté intérieure et la noblesse de l’âme sont indéniables, cela ne peut en aucun cas les aider dans un monde rempli de souffrance et de cruauté.

Mais la souffrance physique n’est rien comparée à l’angoisse mentale à laquelle la pauvreté est vouée. Makar y survivra non seulement en tant que phénomène social, mais l’analysera également comme une composition spéciale de l’âme – un état psychologique. Makar a été la première révélation de la grande idée de Dostoïevski – l’idée de « restaurer » la résurrection spirituelle des pauvres, « des humiliés et offensés. » L’état de pauvreté signifie l’être sans défense, ou l’intimidation, l’humiliation prive une personne de sa dignité, et l’a rend vulnérable, le pauvre se referme dans sa honte et son orgueil, il endurcit son cœur, devient méfiant et « exigeant »

Belinsky [grand critique littéraire russe du XIXᵉ siècle] a écrit à ce sujet:

« Le roman révèle de tels secrets de la vie et des personnages en Russie, dont personne n’avait imaginé avant lui. »

Les pauvres gens du roman perçoivent tous les malheurs qui leur sont arrivés comme des aléas du destin (un trait de caractère typiquement russe – cette façon d’accepter la fatalité) . Ces hommes et ces femmes ne s’échinent pas contre Dieu. Et même dans le malheur, ils accueillent les infimes plaisirs comme la « providence de Dieu ».

Belinsky, dans un article continu en écrivant:

« qu’en la personne de Makar, l’auteur voulait dépeindre une personne dont l’esprit et les capacités sont affaiblies, assaillis par la vie. Ce serait une grave erreur de le penser. La pensée de l’auteur est beaucoup plus profonde et plus humaine ; en la personne de Makar Alexéïevitch, il nous a montré combien ce qui est beau, noble et saint réside dans la nature humaine . »

En perfectionniste, à plusieurs reprises Dostoïevski remanie son texte, il ne peut en aucun cas se satisfaire de la forme, il veut la perfection. Cette poursuite de l’excellence l’accompagne tout au long de sa vie malgré le besoin sans fin, qui l’obligeait à travailler à une vitesse monstrueuse pour éviter de se retrouver sans le sous. Telle est la tragédie de l’auteur: seulement deux fois dans sa vie, Dostoïevski a pu écrire sereinement sans se soucier des créanciers, (son premier ouvrage, (les pauvres gens), et , trente -cinq ans plus tard, sa dernière œuvre, (Les frères Karamazov). Deux occasions où il pu travailler sans précipitation, en considérant soigneusement le plan et en suivant strictement le langage et le style.

Cependant, Dostoïevski considérait chacune de ses œuvres, y compris « les pauvres gens », comme une œuvre cruciale dans sa carrière littéraire. Un premier roman réaliste et vécu car « Pauvre » Dostoïevski l’a été, et bien qu’il ait pu s’en sortir, ses affaires financières, sa santé précaire et ses plans littéraires n’ont cessé de le tourmenter. C’est pourquoi Dostoïevski rattache la question de la vie et de la mort à la première œuvre :

« Le fait est que je veux racheter tout cela par un roman. Si mon entreprise ne réussit pas, je peux me pendre » (extrait d’une lettre à mon frère datée du 24 mars 1845).

La vie ou la mort, tout ou rien, être ou ne pas être, telles sont les dernières et ultimes questions qui ont accompagné la naissance du grand écrivain.

De la modeste histoire d’amour qui relie Dévouchkine et Varvara, l’auteur a créé une image réaliste du mal social de la Russie du XIXe siècle. C’est le pathos social de ce roman qui a d’abord attiré l’attention de Belinsky et a créé un succès retentissant dans le milieu littéraire de l’époque.

Dans le « Journal d’un écrivain » , Dostoïevski a parlé de sa soudaine renommée après l’apparition de Pauvre gens , du «moment le plus délicieux» de toute sa vie, lorsque Belinsky a lu le manuscrit.

Ce tout premier roman est d’une grande importance car il est le début de la biographie créative du futur grand écrivain, qui prévoit déjà le chemin de croix de l’auteur mais aussi de sa littérature.

Un livre infiniment mélancolique et novateur sur des personnes qui, malgré toutes les épreuves et la pauvreté, luttent pour préserver le meilleur d’eux mêmes.


« Les pauvres gens » de Fiodor Dostoïevski – Aux Éditions: Actes Sud – Collection: Babel

« Au bonheur des dames » d’Émile Zola

classique, Littérature française

« Un rire de jouissance souleva le bonheur des dames. Le chiffre courait. C’était le plus gros chiffre qu’une maison de nouveautés eût encore jamais atteint en un jour. »

Ce roman prophétique est une excellente fresque du commerce débridé et du consumérisme, « au bonheur des dames »raconte les transformations frénétiques qui ont fait du Paris de la fin du XIXe siècle la capitale mondiale de la mode. Cette histoire aurait été inspirée par l’aménagement des Grands Magasins du Louvre sur la Place du Palais-Royal à cette époque.

En toile de fond, Zola brosse un tableau vivant de la façon dont les affaires d’un grand magasin de luxe sont gérées quotidiennement dans le Paris du milieu des années 1800 et comment le plan d’expansion est mis en œuvre en tandem avec le développement ambitieux d’infrastructures massives de la ville.

Cependant, sous cet aspect glamour, il y a un fort courant qui pleure la disparition inévitable des petits propriétaires dont les commerces sont voués à disparaître. L’histoire donne également un aperçu réaliste de la vie de vendeur dans les grands magasins.

Le héros capitaliste du roman, Octave Mouret, crée un grand magasin géant qui dévore les boutiques poussiéreuses et démodées autour de lui. Ce génie des affaires qui transforme une modeste boutique de draperie en une entreprise de vente au détail extrêmement prospère, exploitant magistralement les désirs de ses clientes et ruinant les petits concurrents en cours de route. Parallèlement à l’histoire du triomphe commercial, c’est l’histoire d’amour entre Mouret et l’innocente Denise Baudu, qui vient travailler au bonheur des Dames. Elle assure le lien crucial entre Mouret et les trois groupes sociaux essentiels du roman : la clientèle féminine, les vendeurs du grand magasin et les commerçants du quartier.

« On commençait à sortir, le saccage des étoffes jonchait les comptoirs, l’or sonnait dans les caisses ; tandis que la clientèle, dépouillée, violée, s’en allait à moitié défaite, avec la volupté assouvie et la sourde honte d’un désir contenté au fond d’un hôtel louche. C’était lui qui les possédait de la sorte, qui les tenait à sa merci, par son entassement continu de marchandises, par sa baisse des prix et ses rendus, sa galanterie et sa réclame. Il avait conquis les mères elles-mêmes, il régnait sur toutes avec la brutalité d’un despote, dont le caprice ruinait des ménages. »

Zola fait un excellent travail en peignant une image d’un grand magasin moderne. Chaque chapitre a pour thème la capture de différents aspects du magasin ou de la vie des employés. Il savait comment ces nouveaux grands magasins, symboles de modernité fonctionnaient, du plus petit secteur jusqu’à la direction, il savait à quoi ressemblait la vie de leurs employés. Le bonheur des dames n’est pas seulement un décor dans ce roman, c’est le personnage principal, une force imparable, rendu avec une attention presque microscopique aux détails. Une excellente étude de la poursuite incessante de la suprématie commerciale.


« Au bonheur des dames » d’Émile Zola – Éditions Gallimard – collection Folio classique.

« Les démons » de Fiodor Dostoïevski

classique, Littérature étrangère

« Les démons » est le sixième roman de Fiodor Dostoïevski publié en 1871 – 1872. Ce livre est l’un des romans les plus politisés de Dostoïevski, il a été écrit sous l’impression des germes de mouvements terroristes et radicaux parmi les intellectuels russes… L’idée initiale de l’intrigue était le cas du meurtre de l’étudiant Ivan Ivanov qui a provoqué une grande résonance dans la société, conçu par S.G Netchaïev afin de renforcer son pouvoir dans le cercle terroriste révolutionnaire. Cette histoire reflète le phénomène de la vie politique du pays, qui a étonné tout le monde et qu’on appelle le «néchaevisme».

La situation de l’intrigue de ce roman est donc basée sur un fait historique réel. Le 21 novembre 1869, près de Moscou, S. G. Netchaïev le chef de l’organisation révolutionnaire secrète « Répression du peuple », et quatre de ses complices – P. G. Uspensky, A. K. Kuznetsov, I. G. Pryzhov et N. N. Nikolaev – ont décidé d’assassiner I. Ivanov, un étudiant de l’Académie agricole de Petrovsk.

Au cours du processus d’écriture, l’idée et l’intrigue de l’œuvre sont devenues beaucoup plus compliquées. La polémique des héros-idéologues a poursuivi la ligne amorcée dans le roman « Crime et châtiment » Les Démons sont devenus l’une des œuvres les plus importantes de Dostoïevski, un roman de prédiction, un roman d’avertissement.

« Les Démons » est l’un des nombreux romans anti-nihilistes russes , qui examine de manière critique les idées libérales, y compris athées, qui occupaient l’esprit des jeunes de cette époque.

Dostoïevski habille ses réflexions sur le sort de la Russie et de l’Occident, du symbolisme évangélique. La maladie de la folie qui a balayé la Russie est avant tout une maladie de l’intelligentsia russe, emportée par le faux européisme et ayant perdu les liens du sang avec son sol natal, son peuple, sa foi et sa moralité.

Cependant, Dostoïevski croit fermement que la maladie qui touche la Russie est temporaire. La Russie renouvellera moralement l’humanité européenne malade avec la « vérité russe » Ces idées sont clairement exprimées dans l’épigraphe évangélique aux Démons, dans l’interprétation de son auteur, du texte évangélique.

La première moitié consiste en un long monologue sur un homme âgé, Stepan Verkhovensky, deux fois veuf et sa riche patronne, Varvara Petrovna Stavrogina, vivant une relation ambiguë de vingt ans, tour à tour humoristique et curieuse. Le narrateur sans nom dit au lecteur que cela mène à quelque chose qui, compte tenu de la longueur, est une bonne chose, mais cela semblait tout de même long.

La seconde moitié du roman ne pourrait pas être plus différente de la première et c’est une bonne raison de persister. Deux générations opposées presque polaires sont présentées. Celui de Stepan et Varvara et celui de leurs enfants, Piotr Stepanovich Verkhovensky, fils de Stephan et Nikolai Vsevolodovich Stavrogine fils de Varvara. Ici, l’intrigue passe de la narration à l’action. Il y a de la violence et beaucoup de sang versé. On apprend aussi la raison du titre. Comme souvent avec Dostoïevski, cela vient de l’Écriture. Dans ce cas, de l’histoire de Jésus guérissant l’homme possédé. Marc 5:1-20

Dostoïevski cherche à révéler ses héros principalement dans les disputes idéologiques et les polémiques ; ainsi, des scènes entières sont esquissées sous forme de dialogues illustrant des affrontements idéologiques entre l’occidentalisateur Granovsky, ce « libéral qui a involontairement inspiré une génération de nihilistes » et l’étudiant Chatov, le religieux souverainiste.

Dostoïevski voit ici les raisons de l’immaturité mentale et morale de la jeunesse d’aujourd’hui dans une mauvaise éducation familiale, où « l’insatisfaction, l’impatience, la vulgarité de l’ignorance, le manque de respect ou l’indifférence à la patrie et dans le mépris moqueur du peuple. »

« pourquoi y a-t-il eu tant de meurtres, de scandales, d’infamies ? Il répondit, j’ai d’une voix brûlante, précipitée : pour ébranler systématiquement les bases: ruiner systématiquement la société et les principes; pour démoraliser les gens, tout transformer en masse informe… »p362

Son message politique dans ce livre était assez clair « méfiez-vous des groupes organisés qui aspirent à la destruction » surtout quand il y a des hommes qui feront tout leur possible pour atteindre leur objectif. Un roman plus que prémonitoire par rapport au monde d’aujourd’hui, en particulier l’individu face aux systèmes corrompus, le mouvement vers l’anarchie et la rébellion, et les réseaux de pouvoir qui lient tous les individus à leurs sociétés oppressives, peu importe à quel point ils s’efforcent de se libérer de ces restrictions.

Un incontournable pour tous les amoureux de la littérature et un véritable témoignage du talent de Dostoïevski, non seulement pour divertir mais provoquer sa conscience à plonger dans un tourbillon d’idées. Je recommande vivement la traduction faite par André Markowicz.


« Les démons » de Fiodor Dostoïevski – aux Éditions Actes Sud, collection Babel.

« Les mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar.

classique, Littérature française

« La lettre écrite m’a enseigné à écouter la voix humaine, tout comme les grandes attitudes immobiles des statues m’ont appris à apprécier les gestes. » Animula vagula blandula, p. 302

Ce livre est raconté par le légendaire empereur romain Hadrien et se présente sous la forme d’une « lettre testamentaire » adressée au successeur et petit-fils adoptif d’Hadrien, Marc Aurèle. « Mon cher Marc», écrit-il, «Je suis descendu ce matin chez mon médecin Hermogène. » Ayant commencé sa lettre avec la simple intention d’informer son jeune héritier que sa maladie est mortelle.

La voix utilisée tout au long du roman rappelle les méditations de Marc Aurèle, Ce sont les réflexions d’un homme malade qui tient audience avec ses souvenirs dans un compte rendu détaillé de sa vie, ses voyages, ses réalisations. Il était l’un des dirigeants les plus pacifiques de l’ histoire de l’empire romain.

Au cœur du récit se trouve les moments glorieux de son règne, les détails intimes de sa vie comme son amour pour le jeune Antinoüs et son désespoir après l’inévitable déclin de sa jeunesse…

« Je souris amèrement à me dire qu’aujourd’hui, sur deux pensées, j’en consacre une à ma propre fin, comme s’il fallait tant de façons pour décider ce corps usé à l’inévitable. À cette époque, au contraire, un jeune homme qui aurait beaucoup perdu à ne pas vivre quelques années de plus risquait chaque jour allègrement son avenir. » chap. Animula Vagula Blandula, p. 59

Un parfait équilibre entre le langage factuel et poétique. Elle entrelace des passages de pensée philosophique et de méditation avec des descriptions d’événements, des procédures, des commentaires sur l’économie et la guerre.

Écrire les mémoires de quelqu’un n’est pas une mince affaire. Surtout quand ce quelqu’un est un empereur… Le plus incroyable c’est qu’à aucun moment vous ne ressentez la présence de l’auteure. Elle s’est complètement effacée et a laissé l’histoire prendre le dessus. Donc non pour moi ce livre n’est pas un roman bien qu’il soit qualifié d’œuvre « fictionelle historique ». Il n’a pas pour but de divertir, c’est la confession de la vie d’un homme et d’un chef d’état.

La combinaison des recherches qui ont été menées sur la vie d’Hadrien, avec une interprétation réaliste sur l’esprit d’État, l’art, la justice et la philosophie est savamment entrepris. Je suis restée stupéfaite de l’étendue des connaissances de l’auteure sur l’histoire, la politique et la philosophie.

Yourcenar a créé ici un portrait vivant et honnête de l’empereur. Ce qui veut dire que, les souvenirs et les réflexions d’Hadrien sont tout à fait crédibles.

En conclusion « les mémoires d’Hadrien » est un texte empreint d’érudition avec un style élégant mais sans prétention.

Très certainement un livre que je relirai encore et encore.


« Les mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar – Éditions Gallimard.

« Écrits autobiographiques » de Mikhaïl Boulgakov

autobiographie

M. Boulgakov est un écrivain, dramaturge russe. Auteur de romans, nouvelles, feuilletons et plus d’une vingtaine de pièces de théâtre. Et la liste est longue…

Le thème des œuvres de Boulgakov est déterminé par l’attitude de l’auteur envers le régime soviétique, l’écrivain ne se considérait pas comme un ennemi de celui-ci, mais évaluait la réalité de manière très critique, estimant que ses dénonciations satiriques étaient bénéfiques pour le pays et le peuple.

Ces écrits nous permettent d’avoir son point de vue sur les problèmes sociaux et littéraires les plus sensibles de l’époque, pour comprendre l’œuvre de l’écrivain, mais aussi pour caractériser la période correspondante dans le développement de la littérature soviétique, pour comprendre l’essence du conflit entre l’artiste et les autorités au milieu des années vingt.

Écrit entre le milieu des années 20 et le début des années 30, dans la période la plus difficile de la vie de l’écrivain, lorsque toutes ses pièces ont été interdites, pas une seule ligne n’est parue imprimée, une grave dépression mentale a affecté l’artiste, ce livre révèle Boulgakov sous un autre angle, de façon plus intime en tant qu’écrivain et mais aussi en tant que personne. Ces écrits permettent au lecteur de voir la relation du créateur avec les autorités, de retracer comment se développe le sort d’un artiste condamné à la censure.

En raison des critiques de la révolution russe, ils ont cessé de le publier et les performances basées sur ses pièces n’ont pas été mises en scène. Boulgakov a écrit une lettre à Staline et au gouvernement dans laquelle il lui a demandé soit de lui donner la possibilité de travailler, soit de lui permettre d’émigrer.

« Tout cela dure depuis tantôt dix ans ; mes forces sont brisées ; je n’ai plus le courage d’exister dans une atmosphère de traque, je sais désormais qu’à l’intérieur de l’URSS il m’est interdit de publier mes livres ou de faire jouer mes pièces ; mes nerfs sont dérangés ; je m’adresse donc à vous pour vous demander d’intervenir en ma faveur auprès du gouvernement de l’URSS : QUE L’ON M’EXPULSE D’URSS EN COMPAGNIE DE MA FEMME L.E. BOULGAKOVA QUI SE JOINT À MOI POUR APPUYER MA DEMANDE.»

Suite à cela Staline pris contact et Boulgakov est accepté au Théâtre d’art de Moscou en tant que directeur adjoint.

Cependant, en principe, la position de M. Boulgakov n’a pas changé, beaucoup de ses œuvres ont continué à rester interdites, et malheureusement, il est mort sans voir beaucoup de ses œuvres publiées.

Son destin est un drame continu. Boulgakov a survécu aux révolutions, aux guerres (mondiales et civiles), à la pratique médicale en province et en première ligne, à la défaveur des autorités, à la pauvreté et à l’éclat, à la dépendance … Il a acquis une reconnaissance universelle de nombreuses années seulement après sa mort.

Il fallait être une personne extrêmement courageuse pour écrire sur de telles choses qui sont révélées dans ses écrits. Dans les œuvres qu’il nous a laissées, nous voyons comment un homme a lutté contre un régime totalitaire avec pour seul arme, ses textes, son talent. Aujourd’hui il est l’un des plus grands écrivains du xXe siècle, et c’est bien mérité.


« Écrits autobiographiques » de Mikhaïl Boulgakov – Éditions Actes Sud.

« Martin Eden » de Jack London

classique, Littérature étrangère

Le roman de Jack London, Martin Eden (1909), est centré sur le personnage de Martin Eden, un jeune marin pauvre qui a grandi dans une famille ouvrière sans recevoir aucune éducation. Martin rêve d’être écrivain et de gravir les échelons de la classe sociale pour montrer au monde ce qu’il peut faire.

Au début du roman, Martin, qui vit à Oakland, a du mal à sortir de sa situation actuelle de prolétaire sans ressources pour faire quelque chose de lui-même. Il a pour mission de s’éduquer, ce qui, selon lui, est la clé pour améliorer sa vie.

« Sur les rayons des bibliothèques je vis un monde surgir de l’horizon. »

Dans sa vie et son époque, les stéréotypes sociaux et les préjugés culturels abhorrent les interactions entre les pauvres et les riches. Martin lutte d’autant plus qu’il est amoureux de Ruth Morse; une jeune bourgeoise issue d’une famille aisée. Il perçoit sa beauté comme un miracle, comme un reflet de la divinité qu’il ne pourra jamais toucher, alors qu’elle le voit comme un jouet nouveau, étrange et vivant. Deux mondes différents s’affrontent, et c’est ainsi que London soulève la question et peut-être la plus importante de l’histoire: quelle est la valeur réelle des statuts sociaux dans le monde s’ils n’apportent pas le bonheur ?

Au lieu de cela, Eden a choisi de garder Ruth comme raison pour devenir meilleur, ce qui est une autre raison de son incapacité à accepter la réalité : l’amour pour Martin est extrême, et il le rend faible et dans ces conditions le sentiment qui les animait tous deux était plus une illusion que de l’amour.

Le destin de Martin reflète les expériences de la propre vie de l’auteur. Au cours des premières années d’écriture, Jack London a rencontré de nombreuses difficultés, qui ont également influencé cette œuvre littéraire.

On y retrace l’évolution du personnage principal: de sa vie dans les arrière-cours des quartiers populaires à la grande célébrité du jeune homme dans les événements sociaux. Martin Eden est l’hymne à la volonté humaine, à l’énergie, et à l’attachement tenace en dépit des difficultés.

Malheureusement, son échec amoureux a fortement contribué à lui faire prendre conscience du pouvoir néfaste que représenterait son inclinaison aux exigences de ce milieu auquel il se sent si étranger. Et vraisemblablement, il ne possède pas assez de vie en lui pour affronter son environnement. L’histoire est structurée de manière à résumer la vie d’un homme confronté à la quête de sens, ce qui est surprenant, c’est son échec à aller au-delà de la prise de conscience « qu’il ne faut pas chercher un sens à la vie, il faut la vivre, un point c’est tout. » Ce que Jack dépeint dans ce roman c’est que son personnage a décidé de mourir alors que lui-même a décidé de vivre. Pour un temps seulement puisque la fin de cet homme n’a rien de Nietzschéen.

Cela dit, Martin Eden est aussi une peinture de société américaine au début du XXème siècle avec l’idée révolutionnaire selon laquelle le travail acharné et le succès étaient autodestructeurs dans une société mécanique peu esthétique. Une bonne façon de réussir à briser la volonté d’un individu aussi puissant et à en faire un cynique, absolument apathique.

« Il était au désespoir. Là-haut personne ne tenait à Martin Eden pour lui-même, en bas il ne pouvait plus supporter ceux qui l’avaient accepté autrefois. »

La vie de Jack London et la vie de son héros Martin Eden sont une illustration brillante de l’idée que le succès ne vient pas tout seul, mais s’accompagne de chagrin et de détresse. Et comme dit Nietzsche « l’homme est quelque chose qui doit être surmonter. »

Dans ce roman, j’ai aimé cette passion, cette humilité et cette relation physique à l’écriture, une écriture vécue qui permet aux lecteurs d’être au plus près de la réalité.


« Martin Eden » de Jack London aux editions Libretto.

« Les carnets du sous-sol » de Fiodor Dostoïevski

classique, Littérature étrangère

« Les carnets du sous-sol » est un ouvrage qui a largement influencé la littérature du XXe siècle (On pense à Camus). Cette œuvre a également été saluée par Freud et Nietzsche, ce dernier s’est inspiré de ce récit pour faire naître le concept du ressentiment avec l’espoir d’en sortir par la volonté du surhomme.

C’est dans cette histoire, dont le héros, un fonctionnaire à la retraite, soumet sa confession au jugement du lecteur, dont les idées existentialistes ont été découvertes pour la première fois. Faisant preuve d’un esprit et d’un courage extraordinaire, cet anonyme de Saint-Pétersbourg examine sa propre conscience, sa propre âme.
Il est incapable de se réconcilier avec la réalité et éprouve de la « culpabilité » pour l’ordre mondial imparfait qui cause la souffrance. Vivant en enfer dans une complète aliénation, ravagé d’amour propre, il détruit consciemment le bonheur qu’il lui était offert.

« Non seulement je n’ai pas su devenir méchant, mais je n’ai rien su devenir du tout: ni méchant ni gentil, ni salaud, ni honnête – ni un héros ni un insecte. Maintenant que j’achève ma vie dans mon trou, je me moque de moi-même et je me console avec cette certitude aussi bilieuse qu’inutile: car quoi, un homme intelligent ne peut rien devenir – il n’y a que les imbéciles qui deviennent. »

Dans le sous-sol psychologique et méprisant du monde des vivants, il pose des questions existentielles: qu’est-ce qu’une personne et quel est son but? Il proteste contre la bonté et la connaissance, contre une croyance inconditionnelle dans le progrès de la science et de la civilisation, et aime se torturer et torturer les autres.

« D’où vient que vous êtes si fermement, si triomphalement persuadés que seul le positif et le normal – bref, en un mot, le bien-être – sont dans les intérêts des hommes ? Votre raison ne se trompe-t-elle pas dans ses conclusions ? Et si les hommes n’aimaient pas seulement le bien-être ? Et s’ils aimaient la souffrance exactement autant ? Si la souffrance les intéressait tout autant que le bien-être ? »

L’enfer du sous-sol est d’abord un enfer mental que l’auteur a vécu dans l’enfer du bagne en Sibérie, éloigné du monde, isolé du reste de l’humanité, il développe un intérêt pour les souffrances du peuple russe. Mais l’enfer de Dostoïevski c’est aussi le démon du jeu qui le conduit à s’endetter lourdement pendant de longues années échappant de peu à la prison.

Dans cette histoire philosophique, il y a également une approche sur l’essence humaine, la nature de nos désirs, sur la relation entre la raison et la volonté. Dans la première partie, le héros, un « homme souterrain », dépourvu de nom et de prénom, se dispute avec des adversaires imaginaires et réels, réfléchit sur les raisons profondes des actions humaines, sur le progrès et la civilisation. Dans la deuxième partie, la théorie cède la place à la pratique: le héros parle d’un dîner amical scandaleux et de son voyage dans un bordel, où il rencontre la prostituée Lisa.

Par un examen presque clinique de la conscience de cette homme, Dostoïevski nous pousse volontairement ou involontairement à questionner notre propre conscience. On ne peut qu’admirer l’habileté psychologique de Dostoïevski et sa connaissance de l’âme russe. En lisant la confession de ce fonctionnaire, nous sommes imprégnés d’une profonde hostilité à son égard, mais avec horreur nous reconnaissons en lui les traits qui se trouvent dans les lieux les plus sombres de notre esprit. Tout au long de la lecture, je me suis demandé si les lecteurs seraient horrifiés par cette personne ? Et pourtant malgré mon aversion pour le personnage, je me suis reconnue en partie en lui. Et cette constatation est assez effrayante.

Cette histoire pourrait être considérée comme une description d’un cas clinique avec des symptômes évidents et variés de manie de persécution. Mon intérêt pour elle se limite à la recherche de style. Les thèmes de Dostoïevski, ses stéréotypes et ses intonations sont présentés ici de la manière la plus vivante.

J’en conclus que ce livre vous donne matière à réfléchir sur l’image que vous avez de vous même et sur le monde, n’ayez pas peur de creuser, de pousser la réflexion, d’aller au plus profond de vous-même. Il sera absolument impossible de ne pas le faire après avoir lu ce livre.


« Les carnets du sous-sol » de F.Dostoïevski aux Éditions Actes Sud – Collection Babel

« Le général du roi » de Daphné Du Maurier.

classique, Littérature étrangère

Chaque fois que je lis un livre de Daphné Du Maurier, j’ai l’envie frénétique d’acheter tous les ses livres actuellement disponible en librairie. J’avais d’ailleurs lu quelque part un commentaire sur l’autrice, quelqu’un disait que « quand il se mettait à lire un roman de Daphné du Maurier, Il ne pouvait s’arrêter de lire jusqu’à qu’il ne tombe de sommeil ». Je partage également ce sentiment.

Ses livres se divisent généralement en deux catégories: le suspense (comme « Rebecca » ou en fiction historique comme « le général du roi » ou quelque chose entre les deux. Dans les œuvres de du Maurier, il y a aussi un côté assez vintage que j’affectionne où le sentiment d’incertitude se ressent dans tous ses romans.


Honor Harris, 18 ans, a hâte de passer le reste de sa vie avec l’homme qu’elle aime, mais lorsqu’une tragédie survient à la veille de son mariage, le mariage n’a alors jamais lieu. Quinze ans plus tard, alors que l’Angleterre est divisée par une guerre civile qui oppose les royalistes et les parlementaires, Honor est envoyée à Menabilly où elle rencontre son amour perdu, Richard Grenvile.

Malgré ses efforts pour rester à l’écart de Richard, Honor se retrouve une fois de plus attirée par lui, mais la guerre complique les choses car la position de Richard en tant que général du roi lui a fait de nombreux ennemis. Pleinement consciente de sa position d’infirme, Honor choisit de l’aimer de toute façon et leur relation menace de devenir scandaleuse.

La relation entre Honor et Richard n’est pas ce à quoi vous pourriez vous attendre. C’est tendre et passionné, mais à aucun moment du roman ils ne consomment leur amour ni le vivent au grand jour. Au lieu de cela, tout est plus ou moins enfoui, et aucun d’eux ne veut évoquer les souvenirs douloureux du passé.


Les sequences historiques du roman sont très bien documentées, bien qu’il y ait eu des moment où je trouvais que l’intrigue tournait trop souvent autour des conflits entre royalistes et rebelles. Cela dit, a aucun moment l’autrice prend un parti pris vis-à-vis de l’un des deux camps.

D’ailleurs, j’ai vite compris que beaucoup des personnages cités dans ce livre sont inspirés de faits réels et pour le coup, j’ai eu une véritable leçon d’histoire, et dans ce cas précis, une leçon sur la guerre civile anglaise qui a sévi au XVIIe siècle.

Avec « le général du roi » nous sommes donc plongés dans la guerre civile anglaise qui met en lumière la guerre, la perte, l’amour, les désillusions et les scènes d’un point de vue cornique(origine de cornouilles).

Bien différente des autres que j’ai lues, cette perspective apporte une vision claire du décor et des horreurs de la guerre, ainsi que du chagrin et de la terreur des citoyens. 

On ne peut imaginer à quel point les temps étaient difficile à cette époque. À chaque instant, je me suis imaginée être une héroïne de cette histoire vivant avec eux les nombreux obstacles, les décisions difficiles, les émotions difficiles. Lorsque vous ajoutez à cela les combats politiques, les guerres, votre vie devient presque insupportable, quand bien même ils doivent vivre, doivent se battre, ils le font avec brio . Mes respects.

Un style impeccable, fluide et sophistiqué ! Encore un sans fautes pour daphné Du Maurier.


Merci aux éditions « Le livre de poche » pour cet envoi . De Daphné Du Maurier.

« Dracula » de Bram Stoker

classique, Littérature étrangère

Dracula est, bien sûr, l’une des histoires d’horreur les plus connues et le roman de vampire le plus adulé. Bram Stoker a établi les règles de base de ce que devrait être un vampire et a ensuite influencé de nombreux écrivains dans le genre. En effet, si les méchants tyranniques sont une nécessité à ce courant littéraire, le comte Dracula est le père de tous les méchants gothiques, bien qu’il soit l’un des derniers romans de fiction gothique.

Le roman est composé d’une multitude de revues, de lettres et d’articles. Car c’est ainsi que Bram Stoker a choisi de façonner son célèbre roman (sous forme épistolaire) ce qui permet de donner des informations sur les aspects historiques, politiques et littéraires. Un choix astucieux puisque les différents points de vue à travers chaque journal servent à créer un suspense qui convient parfaitement au ton gothique du roman. 

Ce livre raconte l’histoire du comte Dracula et sa tentative de déménager de son château en Transylvanie à un manoir en Angleterre d’où il prévoit de répandre la malédiction des « non-mort ». Les personnages principaux incluent l’avocat britannique de Dracula, Jonathan Harker qui se rend en Transylvanie pour aider le comte Dracula à acheter un domaine en Angleterre.  Pendant qu’il est au château, beaucoup de choses étranges se produisent. Au même moment sa fiancée Mina et son amie Lucy échangent sur leur projet de mariage, cependant après une escapade nocturne lors d’un séjour à Whitby, Lucy commence à agir bizarrement et son ami le docteur Seward l’examine. Étant totalement dans le flou sur l’état de santé de Lucy, il fait appel à son ami, un célèbre médecin, Van Helsing.  Van Helsing croit finalement que Lucy a été mordue par un vampire… tout ce qui se passera par la suite se construira à partir de ces deux événements…

Dracula possède des thèmes sous-jacents de race, de religion, de superstition, de science et de sexualité. J’ai remarqué qu’une grande partie du roman est une exploration sur le thème de la santé mental qui parcours beaucoup de ses personnages, qui ne concerne pas seulement Renfield. À un moment donné, chaque personnage se demande si leurs relations avec le comte sont nées d’une déficience mentale plutôt que d’une rencontre paranormale avec le vampire. Cela heurte la vision du réalisme victorien avec les événements paranormaux qui se produisent dans le roman.

Ce livre crée une atmosphère d’horreur qui a été constamment copiée au fil des ans mais jamais tout à fait capturée. Vous vivrez avec Harker dans ce château maudit. Vous combattez le comte en Angleterre … sans oublier le sentiment de terreur sur le navire qui a transporté ses boîtes de terre à travers la mer, tout restera avec vous à chaque fois que vous penserez à Dracula. Un must read en cette période…


« Dracula » de Bram Stoker – Éditions J’ai Lu