Je le répète assez souvent mais Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski est l’un des plus grands écrivains de l’histoire de l’humanité, un penseur qui a révélé avec subtilité et précision le complexe des problèmes moraux, des contradictions et des problèmes de l’existence humaine, mettant en lumière les profondeurs cachées du monde psychique.
« Jamais depuis Shakespeare, on ne nous a autant parlé du mystère du sentiment ni des lois occultes de ses complications. Tel Ulysse à son retour du séjour des morts, il nous parle, lui [Dostoïevski], de l’enfer de l’âme. »
Tout au long de son parcours créatif, Dostoïevski n’a cessé de penser au problème de l’humanité – surmonter l’orgueil, qui pour lui était source de tensions entre les hommes. Il croyait qu’il était inhérent à chaque personne d’exprimer sa créativité en ce monde. L’écrivain a consacré toute sa vie à révéler le thème principal de ses recherches – celui de l’Homme. Tel a été son plus grand talent.
« Dostoïevski, cet analyste, cet anatomiste de l’âme, qui en a montré les détails les plus infimes, nous donne simultanément un sentiment du monde plus universel et plus intime que tous les autres auteurs contemporains. Personne n’a eu de l’homme une connaissance plus approfondie que lui; personne n’a eu un respect plus profond de l’insaisissable qui le crée, du divin, de Dieu. »
Dostoïevski a vécu de nombreuses situations décrites dans ses livres, ce qui rend son style d’écriture souvent effroyablement réaliste. Il a décrit les crises psychologiques et spirituelles de ses héros pour la plupart à partir de sa propre expérience de vie.
« Il n’aime ces personnages que dans la mesure où ils souffrent, où ils ont la dualité, la surtension de sa propre vie, où ils sont un chaos qui veut se transformer en destin. »
Dostoïevski a souvent rappelé qu’il a appris à lire avec la littérature chrétienne notamment « le livre de Job de l’ancien testament » ce qui lui a laissé une forte impression et a largement déterminé sa vie future. Souvenez-vous dans « les frères Karamazov » le staretz Zossima dit « que dans son enfance, il a appris à lire précisément à partir de ce livre. »
Et Stefan Zweig écrit
« Dostoïevski lutte éternellement avec l’ange, Éternellement il se révolte contre Dieu, comme Job, il s’humilie éternellement. Comme job il est abattu au moment où il croyait atteindre la parfaite sécurité. »
Le destin d’une brillante personnalité suscite toujours un grand intérêt tant pour les contemporains que pour la postérité. Comment était cette personne dans la vraie vie ? Comment l’extraordinaire talent naturel se reflétait-il dans l’apparence d’un homme de génie ? En quoi ces personnages sont-ils différents des gens ordinaires ? Comment ses œuvres sont elles liées au caractère de cet homme ? Ces questions ont occupé et continueront d’occuper une variété de personnes : des simples lecteurs aux spécialistes, en passant par les artistes.
Zweig considérait Dostoïevski comme l’un des plus grands romanciers du XIXe siècle. Tout comme ce dernier, Zweig était un grand écrivain de l’âme humaine. Son style délicat et d’une grande sensibilité n’a pas d’égal dans littérature du XXe siècle.
« Dostoïevski » de Stefan Zweig aux éditions Ginkgo