« Le succès à son poids, qu’il faut s’habituer à porter. Et personne ne vous l’apprend : comme toujours, la réponse est en nous. »
Sophia Loren incarne bien plus que le « rêve américain », elle est pour nous, celle qui a propulsé le cinéma italien au devant de la scène internationale . Comment oublier 1962, la consécration, l’Oscar de la meilleure actrice pour le rôle de Cesira dans Ciociara.
Le titre de son livre est un hommage au film de Vittorio De Sica, dans lequel Sophia Loren a joué aux côtés de Marcello Mastroianni, et le sous-titre « Ma vie » est simplement la volonté de l’actrice de se livrer sans fards.
Ce livre est un énorme présent pour sa famille mais également pour tous les admirateurs de l’actrice, qui ont toujours suivi sa carrière avec ferveur et passion, qui a commencé à Rome, où Loren est née sous le véritable nom de Sofia Scicolone. En fait, la mère de Sofi’ a accouché dans une clinique pour mères célibataires de la capitale et quelques jours plus tard, elle est revenue avec sa fille à Pozzuoli, dans le très aimé Naples. Et c’est précisément dans les rues déchirées par la guerre, dans les ruelles et les quartiers dégradés, démolis par la faim et le désespoir que la jeune Sophia commence à faire ses premiers pas, aidée par une mère qui a son propre rêve: le cinéma. Son histoire sincère et profonde nous fait connaître non seulement le Naples de l’époque, mais aussi la Cinecittà; puis les grands acteurs avec lesquels Sophia Loren a joué – Cary Grant, qui est tombé amoureux d’elle, Marlon Brando, John Wayne et bien d’autres …
« En vérité, mon enfance remontait sans cesse à la surface pour m’émouvoir. Même après avoir trouvé ma voie, je ne parvenais pas à oublier ce que j’avais été lorsque, prise entre la faim et la guerre, sans père pour me guider.»
Une autobiographie qui raconte non seulement des épisodes et des succès de la carrière de l’actrice, mais aussi des moments les plus intimes, ceux appartenant au cercle familiale, où elle a joué le rôle de mère et de grand-mère, elle qui a pu grandir et s’accomplir en tant que femme sans la présence d’un père. Loren est une icône du cinéma et de la vie elle-même; une femme qui à partir de rien et avec le seul soutien de sa mère, avec qui elle avait une relation fusionnel est devenue une des plus grandes actrices du monde. Ses amours, ses aventures, ses déceptions et surtout la volonté de ne jamais abandonner sont les points cruciaux de ce livre, qui implique le lecteur et nous ramène dans le temps, vers un passé où beaucoup d’entre nous n’étaient même pas nés. Pourtant, il est inévitable de ressentir cet étrange sentiment de nostalgie, en aspirant à quelque chose que vous n’avez pas et que vous n’avez jamais eu.
« Sans la vie, le conte de fées perd toute sa magie, et vice versa. Le plus beau, c’est de marcher à mi-chemin entre les deux, sans jamais renoncer ni à l’un ni à l’autre. »
Sophia Loren est une diva du passé, mais sa grandeur, son intensité et sa beauté frappent et attirent encore aujourd’hui, car elle-même est un symbole, un signe dont le véritable art peut s’imposer dans le cœur des gens sans jamais le quitter. Hier, aujourd’hui, demain est l’histoire d’une femme qui a marqué notre histoire, qui nous guide sans peur avec un voile de timidité sur son visage dans son petit et grand monde, fait d’art, de cinéma, de famille et d’amour. Le regard de Loren, comme tout ce qu’elle nous a laissé, est éternel.
« Et comme l’a dit George Cukor, aucune beauté ne peut rivaliser avec la conscience et l’acceptation de ce qu’on est vraiment. »
« Hier, aujourd’hui et demain » de Sophia Loren – Editions Flammarion – Traduction Renaud Temperini